LICENCE HISTOIRE

 

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2 COURS 


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  • HISTOIRE CONTEMPORAINE

COURS N°1 - LA REVOLUTION DE 1848

  • Un état des lieux au milieu du XIXsiècle, avec rapide retour en arrière depuis 1814

  • La focalisation sur un « moment » charnière de l’histoire de la France contemporaine,

    entre février 1848 et décembre 1851

  • Une analyse des formes de mobilisation politique au siècle des révolutions et de

    l’apprentissage de la République (M. Agulhon)

  • Un tour d’horizon des aspirations démocratiques ... pour partie déçues

    Plan du cours

    I – L’Europe et la France en 1848 II – Faire la révolution
    III – Le tournant conservateur

    I – L’Europe et la France en 1848

    1- L’Europe du Congrès de Vienne

  •   Congrès de Vienne de sept. 1814 à juin 1815 réunit les vainqueurs de l’Empire pour

    discuter, rédiger et signer le traité de paix post-napoléonien : établissement d’un «nouvel ordre mondial »(et en l’occurrence européen) ; France présente via Talleyrand mais au poids limité dans les négociations

  •   Redécouper l’Europe au profit des grandes puissances
    - Abdication de Napoléon et réorganisation de l’Europe après 25 ans de

    domination française : récupération des territoires perdus par les puissances d’AR ; redécoupage des frontières au profit des grands États supranationaux

  •   Liquider les acquis sociaux et politiques de la Révolution

- Pas de retour à l’identique à la situation d’avant 1789 (impossible) mais rejet du

principe du «droit des peuples à disposer d’eux-mêmes» (même si la formulation est lgt anachronique) et esprit de revanche sur les aspirations démocratiques/égalitaires

 Fragiliser la France post-napoléonienne

  • -  Conservation in-extremis des frontières de 1789

  • -  Marginalisation diplomatique et politique

    2- L’avènement des monarchies constitutionnelles

  • Restaurer la monarchie en deux temps : Louis XVIII (1814/15-1824) et Charles X

    (1824-1830)

    • -  1ère Restauration (ie retour de la monarchie) en 1814 après les adieux de

      Fontainebleau, mais Napoléon envoyé sur l’Ile d’Elbe et de retour en mars 1815

      (100 J jusqu’à Waterloo, en plein pendant le Congrès de Vienne) puis 2Rest

    • -  L XVIII, frère de L XVI et « successeur » de L XVII, accède au trône et mène une

      politique qui se veut équilibrée ; règne jusqu’en 1824

    • -  son frère cadet Ch X lui succède (dernier roi de Fce sacré à Reims) et opte pour

      une politique réactionnaire, soutenu par les « ultra-royalistes » (qui se disent « plus royalistes que le roi »)

  • Gouverner selon la Charte :

- sorte de constitution (soit l’ensemble des règles, normes, lois, qui régissent le

fonctionnement institutionnel du pays), d’où l’appellation de monarchies 1

constitutionnelles (mais disposer d’une constitution n’implique pas forcément de vivre en démocratie, de même que vivre en république n’est pas forcément un gage démocratique, cf démocraties populaires 1945-89 ou Russie actuelle)

  • -  Charte « octroyée » par le souverain, cad concédée et donc non négociée

  • -  Régime politique impliquant une représentation nationale élue et un contrôle de l’exécutif par le pouvoir législatif qui vote les lois, dont le droit de lever

    l’impôt

  • -  Question pendante de la place du roi dans l’édifice institutionnel : règne-t-il

    ou gouverne-t-il ? progressive évolution d’un roi acteur à un roi arbitre, mais difficile transition

• La Révolution confisquée de Juillet
- Coup de force autoritaire de Ch X à l’été 1830 et insurrection parisienne menée

par les républicains (« les 3 glorieuses journées des 27-28-29 juillet 1830 »), mais manœuvre des notables orléanistes (partisan du cousin du roi, chef de la branche cadette de la Maison de France) et promotion de L-Ph Gouverneur général du Royaume (30 juillet) puis roi des Français (9 août)

• Le Roi-citoyen : Louis-Philippe (1830-1848)

  • -  Au pouvoir 18 ans, donne des gages de libéralisation : adoption des trois

    couleurs, libertés politiques accrues, démocratisation relative

  • -  Progressif glissement vers un régime « conservateur », partisan de « l’ordre » par opposition au « mouvement » assimilé au « désordre » et se présentant comme de «juste milieu» entre la réaction légitimiste et la révolution

    républicaine

    3- La France des années 1840 : une société bloquée ?

  • Le souvenir de l’Empire et les Confessions d’un enfant du siècle de Musset (1836)

    • -  France marginalisée en Europe et entretien par les fidèles de l’Empereur de la légende napoléonienne, de la gloire passée des victoires impériales, encore rehaussées par l’apparente inaction du régime sur la scène internationale

    • -  Tentative du régime de Juillet de capter cette mémoire positive avec le retour d’anciens maréchaux aux postes-clés et organisation du retour des cendres de l’Empereur en 1840

    • -  Sentiment de la jeunesse du temps d’être né dans un monde trop vieux, sans ambition ni avenir (« No Future ») - Confessions d’un enfant du siècle de Musset

  • L’essor des sociétés secrètes et les tentatives avortées de soulèvements républicains

    • -  Faute de pouvoir prendre parti au processus politique, les oppositions démocratiques sortent de la légalité et s’organisent dans la clandestinité : la Charbonnerie, calquée sur les Carbonari italiens, multiplie les complots et les

      attentats, souvent avortés

    • -  Tentatives de soulèvements à l’image de celui de juin 1832 relaté par Hugo dans

      Les Misérables et écrasé dans le sang par la troupe Je suis tombé par terre,
      C'est la faute à Voltaire,
      Le nez dans le ruisseau,

      C'est la faute à... [Rousseau]

- Apprentissage du combat politique et répétitions dans l’attente de l’insurrection victorieuse

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II – Faire la révolution

1- Remettre en cause l’ordre établi [et/puis] prendre le pouvoir • La campagne des banquets

  • -  Succession d’env. 70 réunions publiques organisées à travers le pays fin 1847- début 1848 pour contourner l’interdiction des réunions politiques mais clairement destinées à militer en faveur d’une libéralisation du régime et à lutter contre le conservatisme du gouvernement Guizot

  • -  Tradition des toasts de fin de banquet détournée à des fins politiques, « mise en scène » qui vire progressivement à la surenchère et test de la nervosité du régime

  • -  Grenoble, 19 décembre 1847 : « A la fraternité » ; « A l’égalité des droits politiques pour tous, à l’éducation unitaire de l’enfant du riche et du pauvre »

  • -  Limoges, 2 janvier 1848 : « à la religion de l’humanité »; « A la solidarité » ; « A

    la solution pacifique du problème du prolétariat »
    Cf Vincent R
    OBERTLe temps des banquets. Politique et symbolique d’une génération (1818- 1848), Paris, PUPS, 2010 [BUC : 944.06 ROB]

  • L’événement révolutionnaire

    • -  Rapide rappel des événements qui mènent à la chute de la MdJ : interdiction du

      banquet parisien de la mi-février et manifestation illégale des militants

      républicains dans les quartiers populaires

    • -  Technique du « coup d’épingle » visant à provoquer les forces de l’ordre avant

      réaction disproportionnée (plusieurs morts) et soulèvement généralisé

    • -  Sous-estimation du risque (« on ne fait pas la Révolution en hiver ») et chute du

      régime

  • Le gouvernement provisoire

    • -  Proclamation de la République, 2du nom après celle de 1792, et lourd héritage

      de la RF et surtout de la Terreur + crainte d’un dérapage, mais volonté farouche

      de ne pas de faire de nouveau voler sa victoire (cf 1830)

    • -  GP qui met en place une gouvernance collégiale à la tête de l’État, associant

      opposants dynastiques à la MdJ (Dupont de l’Eure, Lamartine), militants

      républicains de longue date (Ledru-Rollin) et 1 ouvrier (Albert), entre autres

    • -  Difficile incarnation du pouvoir et vision fantasmée de la province : M. Agulhon raconte qu’on craint la prise du pouvoir par un dictateur lubrique « Le dru

      Rollin » accompagné de ses deux maîtresses « la Martine et la Marie »

    • -  Apprentissage du pouvoir et adoption de mesures emblématiques

      2- Instaurer un régime républicain et démocratique

      L’adoption du suffrage universel (décret du 5 mars 1848)

• La fin du régime censitaire
- Mode d’organisation électoral qui réserve le droit de vote et d’éligibilité aux

plus riches ; 300 puis 200 F pour l’un ; 1000 puis 500 F pour l’autre ; principe qui repose sur l’idée que seuls ceux qui paient peuvent décider/participer à la vie politique

• Un débat politique (qui se veut) apaisé
- Rapide commentaire de la gravure : gravure de Bosredon représentant un

ouvrier reconnaissable à sa tenue (tablier et ceinture de force) ; abandon du fusil révolutionnaire (qui reste pourtant à portée de main) au profit du bulletin de vote placé dans l’urne et affiche électorale au fond ; une fois la République (r)établie, il faut faire vivre la démocratie

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• 1homme-1voix

  • -  Principe démocratique qui accorde à chacun citoyen un droit égal de participer

    aux affaires de la Cité par le vote et la reconnaissance de l’individualité de

    chacun

  • -  Suffrage universel certes mais exclusivement masculin, à partir de 21 ans

• Les élections à la Constituante et « l’illusion lyrique » du printemps 1848

  • -  Unanimisme des républicains de la veille et du lendemain

  • -  Convocation des élections destinées à désigner les membres de l’assemblée qui

    devra écrire la Constitution républicaine ; vote au chef-lieu de canton, départ collectif, scrutin de liste, pas de bulletins imprimés ni d’isoloir (avant 1893) et poids des notables (très beau texte de Tocqueville)

    L’abolition de l’esclavage (décret du 27 avril 1848)

  • Un combat de longue haleine

    • –  L’occasion manquée de 1794 : décret de la Convention du 4 fév. 1794 qualifiant

      l’esclavage de « crime de lèse-humanité », au nom des Lumières et pour rétablir le calme dans les colonies des Antilles, mais difficile application dans les faits si loin de la métropole

    • –  La réaction consulaire de 1802 et loi du 20 mai qui rétablit l’esclavage dans certaines colonies, et dans les faits dans toutes

    • –  La progressive interdiction de la traite, dans le cadre d’un mouvement international (Danemark dès 1804 ; RU en 1806 ; France en 1817 mais loi réitérée en 1827 et 1831, preuve de sa non-application)

  • Le rôle central de Victor Schœlcher (1804-1893), journaliste puis militant abolitionniste, républicain pour cette raison, membre du Gvt Prov et fait adopter cette mesure aussi importante que symbolique

    L’abolition de l’esclavage dans les colonies vue par Victor Hugo

 Texte fort qui insiste sur les limites d’une mesure certes forte mais qui peine à entrer en pratique et évoque en creux le sentiment de supériorité des Européens qui ont mis en place un système qui les place en position de domination

3- Les angles morts du nouveau régime

  • Les femmes, toujours mineures (légales), encore exclues (de la vie publique)

    • -  Femmes mineures légale en vertu du Code Civil ou Napoléon de 1804 qui les place sous l’autorité de leur père puis de leur mari et leur dénie toute autonomie

    • -  Rév de 1848 qui fait espérer un changement en leur faveur, d’autant qu’elles participent activement aux combats ou sont les conseillères politiques de personnages en vue (George Sand et Ledru-Rollin)

    • -  Clubs féminins portant leurs revendications : les Vésuviennes, club féministe radical

    • -  Chanson Charlotte la Républicaine https://www.youtube.com/watch?v=F6OPB7pXzKI

  • Le peuple, un collectif en cours d’apprentissage politique

- Longtemps exclu des décisions politiques, faiblement alphabétisé, fréquemment

présenté comme enclin aux mouvements violents et parfois instrumentalisé dans ce seul but

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  • -  Lent processus de prise de conscience politique (M. Agulhon parle de « descente de la politique vers les masses ») qui ne peut intervenir en qq semaines et tradition de s’en remettre à « ceux qui savent et décident »

  • -  «Le peuple» titre d’un ouvrage de Michelet (1846) mais idéal-type sans individualité propre ; citoyen encore en devenir

    III – Le tournant conservateur

    1- Juin 1848 ou le divorce dans la République

  • L’abcès de fixation des Ateliers nationaux

    • -  Modalité de mobilisation des chômeurs sur des grands travaux tout en leur procurant un revenu minimum, mais pression constante de cette masse d’hommes désœuvrés sur l’Assemblée et crainte d’un coup de force

    • -  Dissolution des Ateliers nationaux et « licenciement » de fait des bénéficiaires par D du 21 juin ; la République fait son choix

  • Le soulèvement des faubourgs populaires de Paris

    • -  Mesure considérée comme inacceptable par « le peuple » de Paris, qui y voit une

      trahison des idéaux de février et se soulève, une nouvelle fois, et érige des

      barricades dans l’est parisien

    • -  La Commission exécutive (qui a remplacé le Gvt prov en mai) entend faire

      « régner l’ordre républicain » et le Gal Cavaignac réprime durement ce qui est

      vu comme une « sédition » de la part des « partageux »

    • -  Deux lectures de complément pour bien s’imprégner de l’esprit de juin 1848 :

      L’Éducation sentimentale de Flaubert (chap. 1 de la 3partie) et La barricade

      renversée, d’O. Ihl (ou la naissance du photo-journalisme)

  • L’avènement de la République conservatrice

    • -  Choix fort des autorités de la 2République qui optent pour un régime conservateur, ne tolérant pas qu’on conteste une décision perçue comme juste et légitime

    • -  Fin de l’illusion d’une République sociale au profit d’un autre modèle politique, plus traditionnel

      2- Le jeu des institutions

  • L’adoption de la Constitution (4 novembre 1848)

    • -  Régime organisé autour de deux pôles d’égale puissance destinés à s’équilibrer

    • -  Chambre unique (monocaméralisme) élue pour 3 ans et ne pouvant être

      dissoute

    • -  PR élu pour 4 ans non rééligible immédiatement, dirige son Gvt (& donc

      gouverne ; cf supra)

  • L’élection du Président de la République (10 décembre 1848)

    • -  au SUD et donc légitimité accrue, tirée directement de tous les Français

    • -  Nbreux candidats dont 3 connus/sérieux : Lamartine, Cavaignac & LNB, soutenu par les conservateurs, convaincus qu’ils pourront le manipuler une fois élu ; l’emporte facilement en jouant également la carte de la légende impériale et du souci du bien-être du peuple à tendance socialiste (L’extinction du paupérisme

      1844)

  • La Constituante remplacée par la Législative (13 mai 1849)

    • -  Chambre bien plus conservatrice que la Législative

    • -  Retour en force des notables de « l’ancien monde », républicains du lendemain,

      convertis à la République conservatrice

    • -  Adopte par ex.

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• La loi du 31 mai 1850

  • -  Prévoit une obligation de domicile de 3 ans dans la même commune ou le même

    canton pour pouvoir voter

  • -  Entraine de fait la réduction drastique du nombre de votants (- 1/3), mobiles

    par nécessité et donc relevant des catégories les plus défavorisées [cf États du Sud des EU imposant de disposer d’une pièce d’identité avec photo pour voter, excluant de fait les noirs du corps électoral]

  • -  Renforce mécaniquement le camp conservateur sans revenir officiellement sur le principe du SU

    3- Le coup d’État du 2 décembre 1851

  • Un blocage institutionnel

    • Tension croissante entre les deux pôles: chambre conservatrice résolue à récupérer le pouvoir vs PR « autonome » qui demande une révision de la constitution pour pouvoir se représenter

    • Échec des négociations qui décide LNB à passer à l’action

  • Une date symbolique

    • 2 décembre 1804 : couronnement l’Empereur à NDP

    • 2 décembre 1805 : victoire d’Austerlitz

    • Gage de succès pour une opération aussi bien politique que militaire

  • Le 18-Brumaire de Louis-Napoléon Bonaparte (K. Marx)

    • Coup d’État qui fait écho à la prise du pouvoir par Bonaparte en brumaire an

      VIII (nov. 1799) et rappelle les origines non-démocratiques de son régime

    • Marx adepte de l’histoire immédiate et déjà commentateur de l’actualité via Les Luttes de classes en France (1850) sur juin 1848 puis Le 18-Brumaire de Louis-

      Napoléon Bonaparte (1852)

  • La résistance et la répression anti-républicaine

    • Résistance des opposants dans la capitale et dans le Sud « rouge »

    • Justice expéditive des Commissions mixtes et répression judiciaire: 26 884 arrestations, 21 000 condamnations dont 9 530 au bagne, avant grâces

      +/- nombreuses

    • Bonne évocation dans La Fortune des Rougon, le 1er volume (1871) de la série

      des Rougon Macquart d’Émile Zola

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  • HISTOIRE ANCIENNE




  • HISTOIRE GEOGRAPHIE







3 LECTURES


Pour le cours d'histoire



Pour les concours

L’histoire à Sciences po en 39 fiches (et dissertations corrigées)



4 PREPARATION AU CONCOURS  (des conseils, des méthodes...)

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